Par G. Habault
Le secteur de la biotechnologie est en pleine santé. Il touche en ce moment ses plus-hauts historiques. L’indice de référence, le NBI (Nasdaq Biotechnology Index), s’est en effet apprécié de 47% sur 12 mois et de 86% sur 18 mois. Aucun autre secteur peut se targuer de progresser autant… Si cette hausse est rendue possible grâce au bon comportement du marché actions et de l’appétit des investisseurs pour le risque, on peut aussi mettre en avant les rachats et les introductions en Bourse.
• Les rachats battent leur plein
Alors que la Biotech Onyx Pharmaceuticals, qui développe des médicaments anticancéreux, a refusé une offre de rachat de 10 milliards de dollars de la part d’Amgen le mois dernier, les investisseurs ont pris conscience que la biotechnologie pouvait recéler bien des opportunités.
Si le cours de l’action Onyx a déjà grimpé de plus de 50%, tout le secteur en a aussi profité. On a même assisté au déclenchement d’une frénésie des investisseurs pour les sociétés biotechs. Parmi les bénéficiaires de la spéculation qui a entouré Onyx, on peut noter Epizyme, une société récemment introduite. Certains analystes de Wall Street prédisent qu’elle pourrait également devenir une cible d’acquisition. Le cours d’Epizyme, qui travaille comme Onyx sur les traitements anticancéreux (leucémies et lymphomes) a augmenté de 20% depuis le 1er juillet. Son cours a même doublé depuis son entrée en Bourse, le 31 mai dernier !
La perception des investisseurs dans ce dossier – et elle s’étend à l’ensemble du secteur – est la suivante : le cas Onyx est révélateur de la rupture qui intervient en ce moment. Sinon comment expliquer qu’Amgen ait proposé à la biotech plus de 30 fois son CA pour son rachat ? Comment expliquer que des Big Pharmas de haut calibre telles que Pfizer, BMS, Gilead ou Bayer se soient déclarées prêtes à surenchérir ?
Même les sociétés non cotées profitent de cette vague. Et, parfois, elles se font croquer à vils prix… Ce fut le cas le 17 juin dernier, de la biotech Aragon Pharmaceuticals – qui a un traitement en développement dans le cancer de la prostate – rachetée par Johnson & Johnson pour la modique somme de 650 millions de dollars, auxquels s’ajoutent de potentiels futurs paiements d’étape d’un montant supplémentaire de 350 millions de dollars.
• Les Big Pharmas contraintes à racheter des biotechs
Les grandes compagnies pharmaceutiques vont continuer à acquérir des biotechs car elles n’ont pas le choix. Elles manquent d’alternatives. La « falaise des brevets », la concurrence des génériques et la fin programmée des blockbusters les obligent à chercher et se positionner sur la prochaine vague de thérapies innovantes. Elles lorgnent de fait goulument sur les biotechs et signent à tour de bras partenariats et autres rachats.
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Les ventes des 10 plus grosses Pharmas mondiales ont baissé de 3% en 2012 par rapport à 2011. Dans le classement ci-dessus, seules trois d’entre elles ont vu leurs ventes progresser en 2012 par rapport à 2011 – à savoir Novo Nordisk (+19%), Roche (+10%) et Sanofi (+6,1%). Toutes les autres ont connu une contraction de leur chiffre d’affaires par rapport à 2011 ! A commencer par Bristol-Myers Squibb (-17%, perdant 3,6 milliards de dollars), Astra Zeneca (-16,7% perdant 5,6 milliards de dollars) et Pfizer (-11,3%, perdant 6,5 milliards de dollars).
Les ventes dans les pays émergents ont progressé de 6% en 2012 par rapport à l’exercice précédent, passant de 63,9 milliards de dollars à 68 milliards. Cette progression a permis de limiter la casse puisque, parallèlement, les ventes ont baissé sur les deux plus gros marchés mondiaux que sont l’Europe (-11%) et les Etats-Unis (-3%). Le reste du monde est stable (+1%).
• Des avancées réglementaires
Un autre facteur à ne pas sous-estimer est aussi l’évolution positive de la réglementation en vigueur. De plus en plus de médicaments sont approuvés chaque année. Les agences de médicaments (FDA et EMEA) sont devenues plus favorables aux médicaments destinés à traiter des besoins médicaux non satisfaits importants.
Aux Etats-Unis, par exemple, est entré en vigueur cette année le système de « Breakthrough Therapies » qui permet d’accélérer la mise sur le marché des médicaments qui ciblent des maladies orphelines. Les autorités réglementaires ont été particulièrement attentives aux médicaments pour lesquels il existe un manque d’options thérapeutiques pour une population de patients définie. L’idée étant de faciliter et d’accélérer leur développement.
• La fièvre des IPO
Le succès des introductions des biotechs, de même que leur nombre, constituent également de bons indicateurs et peuvent témoigner de l’optimisme des investisseurs. Ainsi, pour le seul mois de juin, 6 biotechs ont fait leur entrée en Bourse aux Etats-Unis – 6 sont en passe de l’être. Hier, on apprenait qu’OncoMed, spécialisée elle aussi dans la cancérologie, allait lever 82 millions de dollars, avec un prix d’IPO de 17 dollars (contre 15 dollars initialement). La valorisation d’OncoMed monte ainsi à 460 millions de dollars. Comme vous pouvez le constater, les investisseurs sont prêts à surpayer certaines sociétés.
Par ailleurs, les 16 sociétés de biotechnologie introduites en Bourse cette année affichent une hausse moyenne de 48%. A ce jour, 4 des 10 meilleures performances des sociétés du Nasdaq introduites cette année sont des biotechs (Stemline Therapeutics, Bluebird Bio, Epizyme et Prosensa). On peut clairement dire que nous sommes retournés aux bons jours de la biotech. Le krach financier de 2008 semble oublié.
Bluebird Bio, qui a été introduite récemment, a signé un accord de recherche de trois ans avec Celgene (dans l’oncologie) au mois de mars dernier, avec un paiement initial de 75 millions de dollars. Lors de son introduction, le 19 juin, le cours de Bluebird s’est enflammé. Il a grimpé de 78% depuis. Une autre biotech introduite cette année, PTC Therapeutics, a réussi à lever quelque 114 millions de dollars. PTC a signé un accord de 30 millions de dollars avec Roche pour étudier des traitements de l’atrophie musculaire spinale, et un autre partenariat en oncologie avec AstraZeneca. Ceci démontre la qualité des dossiers présentés en Bourse.
La frénésie du moment n’est certainement pas prête de s’estomper. Agios Pharmaceuticals a ainsi annoncé le 10 juin dernier son intention de lever 86 millions de dollars lors de son IPO. Agios a signé un accord de développement de médicament contre le cancer avec Celgene pour quelque 150 millions de dollars, ce qui marque là encore la qualité du dossier. De quoi espérer certainement de nouveaux succès boursiers pour ces entreprises de rupture qui ne connaissent pas la crise.
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