Hier, le « soulagement » autour de l’Italie (dont le gouvernement pourrait finalement opter pour un budget moins « agressif » que celui redouté par Bruxelles) s’est fait voler la vedette par un regain de tensions obligataires outre-Atlantique. Les contrats T-Bond (le 30 ans américain) se sont en effet repliés de 1,7% (la flèche rouge), ce qui a poussé les rendements sur des sommets qui n’avaient plus été atteints depuis 2014 pour le 30 ans – et même depuis 2011 pour le T-Note, c’est-à-dire les contrats à 10 ans.
Comme toujours sur les marchés obligataires, l’important n’est toutefois pas tant le mouvement d’ensemble (une remontée des taux longs étant le signe d’une économie américaine vigoureuse), mais plutôt sa vitesse. Et à cet égard, il me semble qu’il faut remonter à l’élection de Donald Trump en novembre 2016 pour retrouver trace d’un mouvement si brusque…
Plus près de nous, une série (en cours) de cinq semaines de baisse comme celle que nous vivons actuellement n’avait plus été constatée depuis la période janvier/février 2018 (les rectangles bleu clair ci-dessous, avec un T-bond pris cette fois en base hebdomadaire).
Wall Street pourrait connaître un trou d’air comparable à celui du début de l’année
Mais si la période « post-élection » de Donald Trump avait été favorable au S&P500, je crains que la donne ne soit cette fois différente. Avec une saisonnalité peu engageante et certaines sous-performances sectorielles récentes, je m’attends en effet à un trou d’air comparable à celui enregistré en début d’année.
Pour en revenir à la thématique de l’obligataire, l’une des interrogations récurrentes de ces derniers mois est de savoir à partir de quel cap le rendement de l’obligataire devient un problème pour Wall Street : 3,30% ? 3,50 % ? 4% (pour le 10 ans) ?
En d’autres termes, à partir de quel seuil la prise de risque d’acheter un indice boursier (pour un rendement espéré) n’est-elle plus suffisante en comparaison d’un actif sûr et supposé sans risque comme le T-Note (dont le rendement, sécurisé, rapporte donc 3,30/3,50 ou 4%) ?
Nos confrères de Bloomberg ont établi hier soir un constat assez intéressant pour tenter de répondre à ces questions :
En prenant en référence le T-Note (contrat à 10 ans), ce diagramme met en avant le fait qu’une hausse de 30 points de base en l’espace de cinq semaines est justement le seuil à partir duquel la performance boursière du S&P500 devient en moyenne négative lors des cinq semaines suivantes (le cercle rouge) !
Sur le Forex, la parité euro/dollar est tombée hier sous les 1,15 $ [ le repli vers ce cap vient d’ailleurs de permettre à mes abonnés de solder leurs Put à +30%].
La remontée des taux américains a également eu des répercussions sur les indices. A ce sujet, après avoir pris 20% sur une partie de nos Put CAC avant-hier, j’aurai probablement déjà recommandé un nouveau Put, cette fois sur un indice américain, lorsque vous lirez ces lignes. Si cela vous parle, vous savez où me trouver.