C’était écrit d’avance, cousu de fil blanc… et nous n’avons guère de mérite à voir nos anticipations de la veille validées cet après-midi avec les chiffres de l’emploi US.
C’est pire que prévu mais les investisseurs ne lèvent même pas le coin du sourcil et les indices boursiers ne décalent même pas de 0,1% et Wall Street s’apprête à consolider à plat ses 8 séances de hausses consécutives.
Dans le détail, le NFP ressort aux antipodes du consensus avec 33 000 emplois perdus au lieu de +80 000/+90 000 anticipé, les économistes tenant compte d’une forte réduction des embauches dans le Sud des Etats-Unis, liée aux cyclones qui ont affecté le Texas puis le Floride.
N’espérez pas vous consoler avec la révision à la hausse des créations d’emplois en août (+13 000 à 169 000), car le mois de juillet est révisé fortement à la baisse, à +137 000 contre +188 000 initialement).
Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises : le taux de chômage attendu inchangé à 4,4% s’est fortement contracté, à 4,2% !
Pas d’embauches (pour la première fois depuis l’été 2010) mais (beaucoup) moins de chômage… décidément, le terme « statistique » rime résolument avec « magique ».
Mais le chiffre peut-être le plus important, c’est la hausse de +0,5% des salaires, à +2,9% contre +2,7% en rythme annuel : le voilà l’argument massue en faveur d’une hausse des taux en décembre.
Tremblez investisseurs, avec ce dérapage salarial vertigineux et le « full plein emploi » du mois de septembre (Donald Trump a dû envoyer sur les côtes des centaines de milliers d’Américains en secret pour éponger le déluge d’Irma et Harvey puis Maria avec des essuie-tout, comme à Porto-Rico) l’inflation revient en rugissant cet automne.
Des chiffres de l’emploi US affectés par de multiples biais statistiques et météorologiques