A moins que vous reveniez tout juste de vacances loin de toute civilisation, vous savez que le ralentissement de la Chine s’intensifie… — ou tout du moins que les intervenants commencent à prendre conscience de son ampleur. En publiant de mauvaises statistiques (PMI manufacturier sous les attentes des économistes, à 48,2 (en baisse depuis 10 mois) et PMI des services à 50,2, en baisse également), la Chine officialise un peu plus son essoufflement.
Les investisseurs et les marchés se sont alors mis à paniquer, et les bourses mondiales à enchainer les chutes.
Je dois dire que ce vent de panique m’étonne, car cela fait maintenant près d’un an qu’avec Jim Rickards nous savons et écrivons que l’économie chinoise ralentit très fortement. Je me rappelle qu’alors que l’on parlait encore d’un léger ralentissement dans la presse (qui tablait, suite aux propos officiels de Pékin, sur un repli de la croissance autour des 6,8 – 7%), Jim écrivait déjà à ses lecteurs que le ralentissement chinois serait en réalité plus violent, ramenant la croissance réelle autour des 4%. Mais ça, jamais Pékin ne l’avouerait.
Jim n’est pas devin, voyez-vous. C’est juste qu’il a développé ses propres indicateurs, outils d’analyses et système qui lui permettent d’intégrer tout un tas de données et de regarder la réalité en face. Bref.
Aujourd’hui donc, je voudrais vous montrer un des éléments (un parmi des dizaines et des dizaines) que Jim a pris en compte pour développer son analyse : le secteur du transport. Je vais essayer de vous en parler le plus clairement possible.
Le secteur du transport a deux avantages pour l’investisseur averti :
- il sert d’indicateur avancé pour flairer une récession ou une reprise économique,
- il amplifie les mouvements du marché, c’est-à-dire qu’il sur-performe en période de hausse et sous-performe le marché en tendance baissière
Le système IMPACT qu’utilise Jim lui indique depuis longtemps maintenant que la croissance mondiale va décliner en 2016… ce que confirment les récents chiffres sur le transport en Chine puisque l’on voit que le commerce mondial ralentit.
Le 5 janvier dernier, les chiffres du fret par rail en Chine ont été publiés : les volumes transportés par rail en Chine ont chuté de 10,5% en 2015, après une baisse de 4,7% en 2014. C’est une chute importante, pour une économie (la 2e mondiale) qui est toujours officiellement en croissance. Cela devrait être considéré comme un sérieux avertissement sur la santé de l’économie mondiale.
Dans ce contexte de retournement économique dont nous pouvons déjà sentir les prémices, l’histoire montre que les actions des compagnies de transport pâtissent en premier des faiblesses de l’activité. (Ceux qui profitent déjà du système de Jim AGD sont d’ailleurs positionnés depuis quelques mois sur différents vecteurs pour jouer cet effondrement).
Prenons un peu de recul grâce à l’indice Dow Jones Transportation Average Index, appelé « The Transports » dans le jargon financier américain.
The Transports a fait un plus-bas en 1980, autour des 230 points, puis un plus-haut de tous les temps en novembre 2014, à 9 412 points. Du point haut au point bas, 34 années ont passé, ce qui donne un taux de croissance moyenne annuelle de l’indice de 11,5%. Un taux assez remarquable pour une industrie aussi concurrentielle et gourmande en capitaux.
Lorsque le rendement entre le plus-bas et le plus-haut est aussi élevé dans le secteur du transport, nous avons un bon indice que nous sommes proche du sommet de marché haussier. Considérez juste cela : si nous prenons un retour sur investissement de 8% par an (ce qui reste excellent) sur ces 34 années, l’indice the Transports aurait alors atteint un plus-haut à seulement 3 150 points en 2014, ce qui est 56% sous son niveau actuel ! En novembre 2014, nul doute que la performance du secteur était non seulement exceptionnelle, mais qu’il fallait très attentivement guetter les signes de retournement.
C’est ce que, dans l’équipe de Jim, nous avons fait. Et voici ce que nous voyons aujourd’hui.
La conjoncture actuelle, pour le secteur du rail et du transport en général, se dégrade largement. Beaucoup de capacités ont été ajoutées pour agrandir les chaînes d’approvisionnement entre les fabricants chinois et les distributeurs américains :
- les compagnies de fret aérien comme FedEx et UPS ont connu une explosion de la demande pour des livraisons rapides de tout et n’importe quoi, de pièces automobiles aux composants électroniques ;
- les compagnies aériennes ajoutent des capacités de transport de passagers alors que la demande atteint un sommet ;
- les entreprises de transport routier, comme JB Hunt ou Swift Transportation, ont atteint les limites de leur capacité à imposer leurs prix. Les revenus sont en train de former un sommet et les chauffeurs, peu nombreux sur le marché, demandent par ailleurs des augmentations de salaires ;
- leurs congénères du rail, comme Union Pacific et Norfolk Southern, sont frappées de plein fouet par le déclin des matières premières. Elles transportent moins de pétrole, de charbon et de produits agricoles. Et bientôt, ce sera au tour des biens industriels, comme les véhicules et les pièces automobiles, d’être affectés.
- l’indice Caixin du PMI manufacturier chinois est sous la barre des 50 (indiquant une contraction) depuis mars dernier : la production industrielle et les exportations chinoises souffrent à un niveau inédit depuis de nombreuses années.
Pour Jim et nous, ses analystes, la situation est donc claire : la correction du secteur des transports n’en est qu’au début. Comme je vous le disais, grâce au système IMPACT, nous sommes positionnés depuis novembre pour jouer cette baise. Pour l’instant, nous gagnons 100% sur cette position… et ce n’est qu’un début. Nous allons nous renforcer dans le secteur en prenant d’autres positions.