Voilà un marché qui ne fait pas dans la demi-mesure ! Alors que Rubis et Publicis ont été laminés la semaine dernière après leurs comptes semestriels, ceux de Peugeot, véritable success story que je vous ai contée ce matin dans ces colonnes, et d’Edenred, certes l’un et l’autre supérieurs aux attentes, valent aux deux groupes d’exploser les compteurs en Bourse.
L’action de l’inventeur du ticket-restaurant s’adjuge 10,94% ce mardi un peu avant 15h à 31,73€ dans des volumes très conséquents (environ 1,55 million de titres échangés, soit plus du double de la séance d’hier). Les opérateurs saluent une publication de grande qualité et assortie de perspectives réjouissantes.
Edenred a en effet indiqué qu’il ferait « significativement » (la portée de l’adverbe n’a bien sûr pas échappé à la direction) mieux que ses objectifs pour l’exercice en cours, fixés dans le cadre du plan stratégique « Fast Forward », lequel vise une croissance organique annuelle du chiffre d’affaires opérationnel de plus de 7% ainsi qu’une augmentation du résultat opérationnel courant supérieure à 9% en organique à l’horizon 2019.
En avance sur sa feuille de route, le groupe vise un Ebit compris entre 440 et 470 M€ au titre de 2018 (il est ressorti à 215 M€ au premier semestre, soit une progression de 4,3% en publié et de 14% en organique), supérieur donc aux 429 M€ dégagés l’an passé, et s’attend à une forte croissance de ses revenus au second semestre.
Rentabilité et revenus supérieurs aux attentes au premier semestre
Bénéficiant entre autres d’une bonne dynamique en Amérique centrale, ces derniers se sont établis à 665 M€ (dont 640 M€ de chiffre d’affaires opérationnel) au terme de la première moitié de l’exercice, en croissance de 2,3% en publié (+1,1% à périmètre et changes constants) et alors que le consensus visait 655 M€. La rentabilité a elle aussi dépassé les attentes sur la période avec notamment un bénéfice net de 124 M€, en hausse de 0,8% et contre 120 M€ pronostiqué par les analystes.
Bref, tous les voyants sont au vert pour Edenred, malgré un impact négatif des changes de plus de 8% sur les six premiers mois avec lequel il aura su composer. Florissant et pouvant s’appuyer sur une structure financière de qualité – le free cash flow s’élevait à 465 M€ au dernier pointage fin juin –, la société a également annoncé l’acquisition pour un montant inconnu de l’émetteur de titres repas péruvien Efectibono, une opération qui va lui permettre de devenir co-leader du marché des avantages aux salariés dans le pays.
Je doute qu’il en reste là très longtemps sur le terrain des opérations de croissance externe…
Sur le plan boursier en revanche, Edenred se paie actuellement sur un PER de 26 et sur un VE/Ebit de 16. Le potentiel d’upside du titre, qui a pris plus de 31% depuis le début de l’année, me semble à présent limité.