C’est sans conteste LA grande vedette du jour sur le marché parisien. De retour sur ses niveaux de 2008, le titre Peugeot (FR0000121501-UG) explose la tendance et grimpe de 9,59% à 22,39 € vers 10h30, soit la plus forte progression du CAC40, mais aussi du SBF120.
Les investisseurs pavoisent après la publication de comptes semestriels de haut vol et marqués notamment par un bénéfice net sans précédent à 1,48 Md€, soit une progression de 18% par rapport aux six premiers mois de l’exercice écoulé.
Le miracle Opel
La marge opérationnelle des marques Peugeot, Citroën et DS est quant à elle ressortie à 8,5%, ce qui constitue là aussi un record. Après de nombreuses années de déficit, le constructeur a de surcroît été capable de faire revenir sa nouvelle filiale Opel/Vauxhall dans le vert, six mois à peine après le lancement de son plan de redressement ! Rachetée l’été dernier auprès de General Motors, elle a en effet dégagé une marge de 5%.
De quoi valider une fois pour toutes la stratégie de Carlos Tavares, « arraché » à Renault en avril 2014 et qui vogue de succès en succès depuis qu’il a succédé à Philippe Varin.
A noter également que l’activité n’a pas non plus été en reste, avec un chiffre d’affaires qui a grimpé de 40,1% en données publiées, pour s’établir à 38,6 Mds€.
Confirmation des objectifs annuels de Peugeot
Ces résultats supérieurs aux attentes ont qui plus est été obtenus dans un contexte macroéconomique pour le moins délicat, entre volatilité des taux de change, augmentation du coût des matières premières, tensions géopolitiques (je rappelle que Peugeot est très présent en Iran, mais a préféré se retirer du pays afin de se conformer au rétablissement des sanctions américaines) et incertitudes quant aux répercussions de la guerre commerciale qu’a déclaré Donald Trump.
Incluant des dépréciations liées aux activités en Iran et à l’accord de restructuration signé chez Opel en mai dernier, ils ont enfin été assortis d’une reconduction des objectifs opérationnels du plan Push to Pass. Par conséquence, Peugeot continue d’envisager une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour sa division Automobile sur la période 2016/2018 et une cible supérieure à 6% en 2021.
De même, le constructeur prévoit toujours une croissance de 10% de son chiffre d’affaires entre 2015 et 2018, en visant 15% supplémentaires d’ici 2021.
L’action, qui se paie actuellement sur une VE/Ebit de 5 et sur un PER de 7, pourrait encore engranger 10% selon moi. Veillez tout de même à bien surveiller le feuilleton de la guerre commerciale, qui a récemment pesé sur le secteur.
Prochain épisode demain avec la rencontre entre Jean-Claude Juncker et Donald Trump…