Superbe valeur, Eurofins Scientific n’a pas été retenue par le conseil scientifique des indices d’Euronext pour intégrer le CAC40 cet automne. Au grand dam de notre expert Eric Lewin, pour qui les arguments ne manquaient pourtant pas…
Je ne suis pas là pour commenter les décisions du conseil scientifique des indices d’Euronext, mais tout de même… En toute transparence, j’ai été quelque peu surpris – pour ne pas dire plus – d’apprendre la semaine dernière le remplacement d’Accor par Alstom au sein du CAC40 à compter du 21 septembre prochain.
Si l’éviction du géant hôtelier, très durement touché par la pandémie de Covid-19 et dont la capitalisation boursière a chuté sous les 7 Mds€, apparaît logique, la promotion du spécialiste du transport ferroviaire me semble davantage sujette à caution.
Sa valorisation boursière est certes supérieure à 10 Mds€, mais il y a mieux sur la cote parisienne en la matière et Alstom avait quitté l’indice phare en mars 2016.
J’aurais pour ma part préféré l’intégration d’Eurofins Scientific, spécialiste mondial des services bio-analytiques qui a bien sûr profité de la crise sanitaire sur le plan boursier, mais dont les performances à long terme sont tout bonnement stratosphériques. L’action a en effet grimpé de 51% sur un an, de 128% sur cinq ans et de… 1 715% sur dix ans.
Un premier semestre 2020 anthologique
Il faut dire qu’Eurofins Scientific a habitué les investisseurs à des résultats exceptionnels, et la dernière publication du groupe n’a pas échappé à la « règle ». L’Ebitda a ainsi progressé de 18,9% en glissement annuel au premier semestre, tandis que le chiffre d’affaires a crû de 5,1% comparativement aux six premiers mois de 2019, d’où une marge impressionnante de plus de 21%. Le free cash flow s’est quant à lui envolé de 184,5% à 315 M€ et le bénéfice net a bondi de plus de 60% à 95 M€.
Une performance d’ensemble absolument remarquable donc, et qui explique en grande partie le non moins remarquable comportement boursier d’Eurofins Scientific, dont la capitalisation boursière, supérieure à 12 Mds€, dépasse désormais celle de très grands noms de la cote comme Carrefour, Publicis, Société Générale et Veolia Environnement.
Puissent les autorités concernées ouvrir les yeux et honorer cette authentique success story dans les mois à venir, même si les ratios boursiers sont élevés à l’image d’un PER de plus de 30 aux cours actuels.
