Vingt quatre heures seulement après que le gouvernement italien a révisé à la baisse de -0,1% son anticipation de croissance pour 2016 (+1,1%) et 2017 (+1,2%), c’est au tour de la Banque centrale d’Espagne de confirmer son pronostic d’un ralentissement de l’économie ibérique de +3,2% en 2015 à +2,7% en 2016 et +2,3% en 2017… et à seulement +2,1% en 2018.
Adieu cher vieux bazooka, bienvenue à toi prodigieuse Excalibur !
Nous devrions sourire, car personne ne sait d’ici 3 mois quel sera l’état de la conjoncture mondiale… à commencer par la Fed qui patauge dans sa communication ! Mais ce qui est le plus troublant, c’est que les experts les mieux informés d’Italie et d’Espagne (parties prenantes de la politique monétaire de la BCE) dégradent leur prévisions pour les 24 ou 36 prochains mois, très exactement 3 mois après que la BCE eut « donné tout ce qu’elle avait » (taux encore plus négatifs, QE élargi de +33%, TLTRO massif).
Pas de doute : les politiques monétaires expérimentales façon bazooka débouchent sur des résultats qui ont la couleur de l’échec, le goût de l’échec, les conséquences de l’échec pour 99% de la population…
Mais c’est juste parce que les Banques centrales nous font patienter confortablement avant de découvrir laquelle d’entre elles parviendra à extraire de l’enclume l’épée magique Excalibur qui pourfendra la déflation et rendra nos économies invulnérables aux forces récessionnistes, à savoir des achats d’actions « en direct » sur les marchés, et non plus via des ETF comme le pratique frénétiquement la Banque centrale du Japon (BoJ).
La magie de la BoJ
Et comme elle se montre la plus entreprenante et la plus illuminée d’entre toutes, c’est bien la BoJ qui serait pressentie pour jouer le rôle d’un Roi Arthur des temps modernes : c’est ce qui explique que les marchés semblent rester en lévitation malgré une conjoncture de plomb.