IPSEN (FR0010259150) vient de se prendre une sacrée claque :
Le 10 juillet dernier, inscrivant la plus forte baisse du SBF 120, le titre a décroché de près de 10%. La cause ? La suspension annoncée des essais cliniques de phase III de l’IB1001, ce médicament destiné au traitement et à la prévention de l’hémophilie qu’IPSEN développe en partenariat avec INSPIRATION BIOPHARMACEUTICALS.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce partenariat semble voué à l’échec. Déjà en mars dernier, Elias Roth vous mettait en garde :
« Le partenariat avec Inspiration Biopharmaceuticals me semble inquiétant. Je m’explique : en janvier 2010 Inspiration Biopharmaceuticals et IPSEN nouent un partenariat pour le développement de deux nouvelles molécules (IB1001 et OBI-1) […] Le marché mondial est évalué à environ 8 milliards de dollars. Plutôt intéressant […] Oui mais voilà. Entre temps, le groupe a abaissé les perspectives de vente de ses deux produits car des concurrents arrivent plus vite qu’attendu sur le marché. Et IPSEN a chiffré sa perte sur le groupe Inspiration Biotechnologicals à 68,8 millions d’euros. »
Cela prouve que, même pour une « Big Pharma » telle qu’IPSEN, l’investissement dans le secteur biotech demeure très risqué.
• Un secteur difficile à appréhender sans clés techniques
En France, plus de 250 biotechs sont en activité et développent plus de 270 produits. Mais, sachant qu’un produit possède une chance sur deux d’échouer en phase clinique I (tests de tolérance du produit) tandis que les probabilités d’échec en phase II (tests d’efficacité sur un panel patients) sont d’environ 80%, combien de médicaments verront vraiment le jour ? Dans ce secteur, le risque d’échec est très élevé. Il y a beaucoup de candidats et très peu d’élus… Il faut donc avoir de solides connaissances en biologie (ou se faire guider) avant de se lancer. Sinon, cela revient à investir sur du pile ou face.
De fait, le secteur attire peu l’investisseur particulier – surtout si l’on se réfère à des exemples comme IPSEN. Pourtant, il regorge de « pépites » et nous offre un potentiel de croissance exceptionnel si tant est qu’on l’aborde avec la bonne approche…Tout d’abord ne perdez jamais de vue que les biotechs sont, par leur nature, extrêmement volatiles – ce qui est tout particulièrement valable en ce moment. En effet, Nabil Gharios, fondateur de la société Healthcare Promise Inv. Partner, souligne que « dans le contexte actuel des marchés marqués par l’aversion au risque, les biotechs surréagissent aux mauvaises nouvelles ».
Pour preuve, faisons une petite comparaison entre l’indice Next Biotech (premier indice biotechs européen composé des 25 biotechs cotées sur Euronext et Alternext) et le FTSEurofirst 300 (premier indice d’Euronext composé des 300 plus grosses entreprises de la zone euro) :
Pour agrandir le graphique, cliquez dessus
Le constat est sans appel. Les biotechs s’illustrent par des mouvements de très forte amplitude. Une volatilité exacerbée par rapport au FTSEurofirst 300 qui s’explique tout simplement parce que les valeurs biotechnologiques cotées – généralement déficitaires et dépourvues de chiffre d’affaires – sont soumises à une certaine obligation de résultats. De fait, leurs cours de Bourse sont ultra-sensibles aux bonnes et mauvaises nouvelles filtrant de leurs essais cliniques en cours. Par exemple, le groupe pharmaceutique AB SCIENCE (FR0010557264) a bondi de 77% le jour de la publication d’un résultat clinique jugé convaincant.
En conséquence, si vous souhaitez intégrer des biotechs à votre portefeuille, vous devez impérativement avoir conscience que celles-ci sont des actifs beaucoup risqués que d’autres. Une fois cela intégré et accepté, encore faut-il parier sur le bon cheval…
• Les bons paris vous combleront
Une approche, peut-être plus simple pour jouer ce secteur, serait de vous intéresser aux fusions-acquisitions et autres partenariats du genre. En effet, « un contrat signé avec un nom connu de la pharmacie augmente la valeur d’une société, car c’est un gage de reconnaissance », souligne Claude Allary associé chez Bionest Partners. La reconnaissance technique est la première source de crédibilité pour une biotech.
Voici un exemple. En novembre dernier, l’américain GILEAD SCIENCES (GILD – Nasdaq) a déboursé 11 milliards de dollars pour acheter PHARMASSET (VRUS – Nasdaq) – une biotech pourtant en difficultés qui développe un médicament en immunothérapie pour le traitement de l’hépatite C. Suite à l’annonce de cette acquisition, l’action PHARMASSET a pris 35% en deux mois.
De bons paris existent donc, mais il faut savoir les dénicher… Dans notre rapport spécial, nous avons conseillé une biotech qui, depuis 2009, a réalisé une performance de +160% pendant que le CAC 40, lui, a fait du… 0%. Et rien qu’en 2012, celle-ci a pris 35%, tandis que le CAC 40 est dans le rouge avec une performance de -2% ! Nous avons ainsi 5 pépites que vous pouvez intégrer dans votre PEA… et les garder bien au chaud en attendant qu’elles deviennent les nouvelles stars de demain.
3 commentaires
RT @SCConfidentiel: IPSEN : la Pharma ne pardonne rien: IPSEN (FR0010259150)vient de se prendre une sacrée claqu… http://t.co/cuvpJp47
[…] dans les biotechs comporte des risques. Il faut le savoir, le secteur est extrêmement volatil et très difficile à appréhender pour un “profane” mal […]
[…] on sait que les biotechs ont la fâcheuse tendance à échouer dans des phases plus tardives que les grands groupes pharmaceutiques qui n’hésitent pas à arrêter les frais, que […]