Il y avait le feu sur le marché obligataire italien vendredi et le nouveau ministre italien de l’Economie Giovanni Tria a certainement dû entendre le téléphone rouge de la BCE sonner avec insistance dans son bureau.
Avec des taux courts (maturité 2 ans) qui ont triplé en une poignée de séance (de 0,6% à 1,8%) et un BTP 10 ans qui a grimpé à 3,13%, il était temps d’éteindre l’incendie.
Giovanni tria a donc endossé son plus bel habit de pompier et s’est voulu clair dans les colonnes du Corriere Della Sera dimanche. « La position de ce gouvernement est claire et unanime : il n’y a aucune discussion sur une quelconque proposition de quitter l’euro », a-t-il ainsi assuré dans les colonnes du quotidien transalpin.
Et d’ajouter : « Non seulement nous ne voulons pas une sortie de l’euro, mais nous agirons de telle façon qu’il n’y ait aucune raison d’en douter. »
Le solde Target 2 pourrait atteindre un quart du PIB de l’Italie d’ici la fin de l’année
Ces déclarations ont entraîné une baisse du BTP 10 ans vers 2,9%, mais ce ne sont en réalité que quelques heures ou au mieux quelques jours de gagnés, car le problème de fond subsiste. Le solde Target II (c’est-à-dire ce que l’Italie devrait à la BCE pour honorer ses créances et rééquilibrer la balance en termes d’actifs détenus hors de ses frontières) vient en effet d’atteindre – 465Mds€, pour un PIB d’environ 2 000 Mds€.
D’ici la fin de l’année, ce solde devrait même représenter un quart du PIB du pays !
Dès lors, ni Giovanni Tria, ni ses condisciples plus ou moins eurosceptiques (Liga, 5 Stelle) n’ont besoin d’encenser ou de fustiger la zone euro : celle-ci continue « simplement » de s’autodétruire, comme une grande et sans l’aide de personne…