Donald Trump montre les muscles depuis des semaines et n’a aucunement l’intention de changer de braquet. Aux yeux du président américain, il est nécessaire d’instaurer de nouveaux droits de douane sur des centaines de millions de dollars de produits chinois.a
Dans cette guerre commerciale, l’attention des investisseurs tend à se focaliser sur l’empire du Milieu… mais il ne faudrait pas oublier l’Europe ! Une Europe certes beaucoup moins puissante que la Chine et qui peine à se faire entendre au milieu du concert de tweets incendiaires de la Maison-Blanche. Une Europe également désireuse de se conformer aux règles de l’OMC, ce qui n’est pas insensé…
Bruxelles réfléchit, fourbit ses armes et tente d’élaborer une réponse commune, mais a d’ores et déjà ciblé des produits symboliques, parmi lesquels le beurre de cacahuètes, les jeans Levi’s et les Harley-Davidson. Or, il se trouve que l’illustre constructeur de motos, sentant venir le vent du boulet, a frappé un grand coup hier en annonçant la délocalisation d’une partie de sa production, le but étant évidemment d’échapper aux tarifs douaniers instaurés par la Commission européenne en représailles à ceux de Washington.
« Victime parmi les plus emblématiques du jeu de surenchère douanière transatlantique », comme l’écrivait hier Philippe Béchade, Harley-Davidson, qui vend quelque 40 000 motos chaque année en Europe et a déjà délocalisé une partie de sa production au Brésil, en Inde et prochainement en Thaïlande, a peut-être ouvert la boîte de Pandore et donné des idées à d’autres groupes américains solidement implantés sur le Vieux Continent.
▶ Une partie du camp républicain commence à gronder
« Une Harley-Davidson ne devrait jamais être fabriquée dans un autre pays. Jamais ! », a réagi le président américain dans un tweet. A la stupéfaction a succédé une colère noire et la menace de représailles si d’aventure la société cherchait à vendre aux Etats-Unis des motos conçues à l’étranger.
La volonté de Harley-Davidson de transférer une nouvelle partie de sa production, peut-être de ce côté-ci de l’Atlantique, pourrait se révéler contagieuse. Elle démontre par ailleurs aux yeux de certains les limites de la stratégie commerciale du chef de l’exécutif américain, critiquée jusque dans les rangs du parti républicain. « Je pense que les droits de douane sont simplement des taxes, et ce qui arrive à la fin est une escalade des prix », a ainsi commenté Paul Ryan, son responsable à la Chambre des Représentants.
Comme toujours, Donald Trump semble hermétique aux critiques. Je pense cependant qu’il lui faudra bien en tenir compte à l’approche des élections de mi-mandat. Le président ne peut en effet pas se permettre d’échouer à rassembler les troupes…
Bonne séance à tous,
Guillaume
La confiance des consommateurs s’étiole aux Etats-Unis, sauf dans l’immobilier