Les investisseurs ont les yeux rivés sur Valeo (FR0013176526-FR), qui a émis un nouvel avertissement sur résultats en fin de semaine dernière, d’où un effondrement du titre. Et si celui-ci a repris un peu plus de 9% hier (et grosso modo 3% ce matin) sur fond de rachats à bon compte, l’action accuse encore un recul de plus de 57% depuis le début de l’année.
Mais c’est en fait le secteur des équipementiers automobiles dans son ensemble qui fait grise mine, la faute bien sûr à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi à l’adoption des fameuses normes WLTP. Il y a certes eu une éclaircie hier, avec des informations selon lesquelles le régulateur chinois était disposé à abaisser de 50% la taxe sur l’achat de voitures, la ramenant ainsi à 5% pour les véhicules particuliers dont le moteur n’excède pas 1,6 litre, mais il lui en faudra bien plus pour séduire à nouveau les investisseurs.
▶ Plastic Omnium à la peine…
Prenons maintenant le cas de Plastic Omnium (FR0000124570-POM). Sa publication au titre du troisième trimestre n’est pas catastrophique, avec par exemple un recul modéré de 2,1% du chiffre d’affaires à périmètre et changes constants à 2 Mds€, mais ses perspectives ont été revues à la baisse. Les revenus sur l’exercice devraient notamment ressortir à 8,9 Mds€, alors que les investisseurs tablaient sur 9 Mds€, et le résultat opérationnel, attendu en hausse il y a encore quelques semaines, devrait in fine rester stable…
Comme Valeo, Plastic Omnium vit une année boursière désastreuse, avec une chute de de quelque 38% de l’action à compter du 1er janvier. Difficile de revenir dessus au regard du newsflow, même si les ratios boursiers sont inférieurs d’environ 30% à la moyenne historique du titre sur les dernières années, avec une VE/Ebitda désormais inférieure à 3 et une VE/CA qui ne dépasse pas les 0,5.
▶ … et la stratégie de Faurecia ne convainc pas les investisseurs
En repli de 34% depuis le début de l’année, Faurecia (FR0000121147-EO) n’est guère mieux loti, alors même que le troisième trimestre a été plutôt bon, avec une progression de 8,3% du chiffre d’affaires à 4 Mds€ grâce à une envolée des ventes en Asie (+16,7%). En outre, le groupe a confirmé ses objectifs annuels, continuant de facto de viser une marge opérationnelle d’au moins 7,2% sur l’année et une hausse de ses revenus d’au moins 8%.
Les investisseurs n’ont guère apprécié que l’équipementier acquiert le groupe japonais Clarion pour la bagatelle de 1,1 Md€, une somme jugée excessive. Annoncée en fin de semaine dernière, cette opération, financée notamment par le recours au marché obligataire, ne manque pourtant pas de cohérence car la cible est présente sur les segments de l’infotainment et des systèmes de navigation automobile, ce qui a du sens étant donné l’essor inéluctable des véhicules électriques et autonomes.
Toutefois, Clarion a été racheté sur la base d’une VE/Ebitda de 10, alors que Faurecia se paye sur un multiple d’à peine 3. Or, par les temps qui courent, dans un secteur confronté à de multiples aléas de marchés, évoquer des synergies positives et de la création de valeur ne suffit plus à rassurer le marché…
Les petits équipementiers éprouvent eux aussi de sérieuses difficultés en Bourse, à l’image de Le Bélier (FR0000072399-BELI), spécialiste en fonderie aluminium pour l’industrie automobile, dont le titre perd 36% depuis le 1er janvier et qui vient d’annoncer envisager une croissance limitée de son activité sur l’exercice en raison là encore du ralentissement du marché chinois et des normes WLTP. Peu importe aux yeux des intervenants que l’action se paye sur un PER de 7 aux cours actuels.
Last but not least, Delfingen (FR0000054132-ALDEL), spécialiste des solutions de protection des réseaux embarqués et des tubes pour transfert de fluides, ne vaut plus que 56 M€ en Bourse après un recul de 44% de l’action depuis le début de l’année. Et ses multiples sont eux aussi ridiculement bas avec par exemples un PER de 6 ou encore une VE/ROC de 6 aux cours actuels. Dans son cas aussi, l’attractivité des ratios ne contente pas les opérateurs.
Marchés actions : et si la lumière venait des penny stocks ?