Gros coup de froid pour Maisons du Monde (FR0013153541-MDM), dont le titre, en recul de 5,99% vers 16h00 à 26,38 €, accuse la plus forte baisse du SBF120 à la suite d’un avertissement sur les ventes annuelles.
Aux prises avec un environnement commercial défavorable au deuxième trimestre, en particulier sur son marché domestique, le spécialiste de l’ameublement et de la décoration n’anticipe plus qu’une progression de 8% de ses revenus en organique à fin 2018, contre une hausse de 10% attendue originellement. Il table par ailleurs sur 19 ouvertures de magasins cette année, contre une précédente prévision de 25 à 30 nouvelles enseignes.
Les investisseurs ont vu rouge à la suite de cette annonce, et le titre a même perdu jusqu’à 9% en séance. Il retombe désormais à un plus bas depuis février 2017.
Introduit en Bourse en mai 2016 au prix de 17 € par action, Maisons du Monde voit désormais son action chuter de plus de 30% depuis le début de l’année (-12% sur les cinq dernières séances). Une séquence d’autant plus éprouvante que je me souviens très bien qu’elle avait vivement progressé à la suite de l’IPO…
Les objectifs restent d’actualité en matière de rentabilité
La forte défiance du marché me semble toutefois exagérée. D’abord parce que l’objectif d’une croissance de 8% est plus qu’honorable par rapport aux « standards » actuels du secteur, ensuite parce que l’offre multi-canal du groupe constitue toujours un véritable plus dans un segment dont Jefferies rappelle non sans raison qu’il « reste très fragmenté ».
Au surplus, Maisons du Monde a gardé le cap en termes de rentabilité, avec un objectif de marge d’Ebitda supérieure à 13% (en publié et en organique) qui reste d’actualité.
Les comptes du deuxième trimestre ont par ailleurs fait ressortir une augmentation de 11,1% de l’Ebitda à 48 M€, une hausse de 30% du bénéfice net à 8,1 M€ et une amélioration de la structure financière. L’endettement net est ainsi passé de 230,2 M€ au 30 juin 2017 à 213,1 M€ au terme du premier semestre.
Bref, le tableau général est somme toute loin d’être sombre… et le titre se paie sur des ratios plutôt attractifs, avec un PER de 16 et un VE/Ebit de 12 qui laissent selon moi présager un rebond assez significatif à court terme.