Le 22 septembre dernier, alors que l’action Montupet (FR0000037046 MON) avait fortement chuté, atteignant les 54 €, j’avais indiqué que je croyais à un rebond technique de la valeur, compte tenu de ses qualités intrinsèques : un positionnement stratégique avec les plus grands constructeurs automobiles et un positionnement géographique évitant des pays comme la Chine. Je n’étais pas le seul à trouver la société intéressante puisqu’un prédateur vient de sortir du bois…
En effet, Montupet fait actuellement l’objet d’une OPA à 71,53 € par action. Ceux qui m’ont suivi le 22 septembre dernier doivent être ravis : cette offre est 32,5% plus haute que leur cours d’achat ! Au total, c’est donc 770 M€ que le canadien Linamar (CA53278L1076 LNR), un groupe créé en 1966 et spécialisé dans l’usinage, propose pour racheter l’entreprise française. Comme souvent dans l’univers des small et mid caps, où il est nécessaire de convaincre le principal actionnaire et où les offres hostiles sont rares, il s’agit d’une proposition amicale.
La direction du groupe canadien a pu la financer par des engagements d’apports de dirigeants ou d’autres actionnaires historiques, atteignant d’ores et déjà quelque 36,6% du capital. L’opération n’est donc pour l’instant pas encore bouclée : elle reste conditionnée à l’obtention de plus de 50% du capital par l’initiateur… Cependant, je doute que le canadien n’atteigne pas ce niveau de participation, l’offre étant tout de même assez alléchante. Il faut savoir que le prix proposé est seulement inférieur de 7% au plus-haut historique de la valeur de 77 € atteint le 23 février dernier.
Le parcours boursier de Montupet est phénoménal. Sur les 3 dernières années, l’action a gagné 1014% (oui vous avez bien lu et je ne me suis pas trompé d’un zéro) de sorte qu’il est à mon avis très rare de trouver des investisseurs en moins-value sur le titre. De plus, le titre n’est désormais plus donné aux cours actuels avec notamment un PER de 15 ou une Ve/ca de 1,7. Disons simplement que le cours de l’offre valorise correctement l’entreprise.
Certes, il peut toujours y avoir une contre-offre à des cours plus élevés, mais ce n’est pas pour l’instant l’hypothèse privilégiée. Alors que faire sur le titre? Vous pouvez soit le vendre aux cours actuels avec un léger rabais par rapport au prix de l’offre de 71,53 €, soit attendre tout simplement l’ouverture de l’offre pour apporter vos titres.
De toute façon, il ne sert à rien d’être pressé dans ce genre d’opération. Du reste, Les complémentarités sont évidentes entre les deux groupes. Sans être trop technique, disons que le groupe canadien va apporter une diversité accrue dans l’usinage, la forge et la fonderie sous-pression tout en lui permettant d’accéder à un marché plus vaste. Reste à se demander si le secteur des équipementiers automobiles ne va pas connaître une vague de concentrations alors que le nombre d’acteurs cotés est encore très important, rendant une consolidation inéluctable à mes yeux. Citons notamment les Valeo (FR0000130338 FR), Plastic Omnium (FR0000124570 POM), Faurecia (FR0000121147 EO) ou encore des petits acteurs Delfingen (FR0000054132 ALDEL), le Belier et MGI Coutier (FR0000053027 MGIC).