Cher lecteur,
La semaine qui s’achève aura été assez peu significative en termes de variation à la Bourse de Paris. Au moment de la mise en ligne de cet article, le CAC40 recule tout de même de 1%.
Pour autant, si le seuil des 5 400 points n’a pas résisté, l’enchaînement des publications ne semble pas paniquer outre mesure les investisseurs. Gilles Leclerc l’a lui aussi constaté dans son article du jour, évoquant une « mer d’huile » qui, au vu du comportement inhabituel des volumes, lui paraît suspecte…
J’ai rapidement regardé l’évolution des cours des sociétés qui ont publié hier après Bourse et ce vendredi avant séance, et j’avoue avoir été quelque peu déconcerté de prime abord. Parmi elles, Plastic Omnium (FR000012457-POM) et Faurecia (FR0000121147-EO), qui cèdent respectivement 3,62 et 5,28%, soit les deux plus mauvaises performances du SBF120.
Or, le premier, devenu désormais un « pure player » de l’automobile, vient de réitérer ses objectifs annuels, dont une croissance du chiffre d’affaires à 9 Mds€, contre 8 Mds€ en 2017, et le second a relevé les siens à la faveur d’un premier semestre probant. Un peu étrange, non ?
Valeo (FR0013176526-FR) lâche de son côté 1,52% et ce sont donc les équipementiers automobiles dans leur globalité qui sont à la peine, tandis que Renault (FR0000131906-RNO) et Peugeot (FR0000121501-UG) abandonnent 0,77 et 0,85%.
Le dénominateur commun à ces cinq sociétés ? Il s’agit de valeurs exportatrices particulièrement exposées aux tensions commerciales, quelque peu reléguées au second plan dans l’actualité avec la victoire de l’équipe de France de football et la saison des résultats semestriels. On aurait toutefois tort de penser qu’elles ont disparu ou que la période estivale sera synonyme de trêve sur ce front…
▶ Donald Trump s’emporte contre Jerome Powell
Car le recul des marchés actions européens fait directement suite aux replis de Wall Street et des places asiatiques, eux-mêmes dus à l’irrésistible décrochage du yuan, dont je vous parlais déjà il y a trois semaines, au moins partiellement « commandité » par la PBOC, la banque centrale chinoise, et qui attise les craintes d’une guerre des changes.
La faiblesse devenue chronique de la devise chinoise fait aussi redouter une fuite massive de capitaux et une dégradation de la compétitivité des autres économies asiatiques. Elle a par ailleurs pour corollaire un dollar fort, ce que déplore Donald Trump (même s’il n’a pas toujours pensé cela).
Toujours aussi peu magnanime, le président américain en a profité pour fustiger la politique monétaire de Jerome Powell (qui de son point de vue n’en demeure pas moins « un homme très bien »), président de la FED qu’il a lui-même nommé et auquel il reproche de vouloir relever les taux, quand dans le même temps la BoJ (Bank of Japan) et la BCE conservent une approche monétaire résolument accommodante.
Une énième admonestation publique, cette fois dans le cadre d’une interview accordée à CNBC, dont il reste à savoir si elle relève ou non de la simple réaction épidermique
En attendant, il faudra peut-être que quelqu’un explique à Donald Trump qu’une politique monétaire « dovish » (conciliante) et des taux proches de voire à zéro ne sauraient durer éternellement.
Bonne fin de semaine à tous et à lundi pour de nouvelles aventures,
Guillaume