Sanofi a levé 3 milliards d’euros via une émission obligataire. Les entreprises préfèrent en effet recourir au marché qu’augmenter leur capital alors que les augmentation de capital étaient légion il y a quelques années.
La faute, bien entendu, à des conditions de crédit particulièrement attractives.
Il est, pour une grande entreprise, totalement absurde de venir se financer sur le marché par émission d’actions alors que la dette ne coûte strictement rien. Dans le premier cas, vous optez pour un financement dilutif pour vos actionnaires avec la création de nouvelles actions ; dans le second cas, vous obtenez de l’argent quasi gratuit.
La dernière opération menée par Sanofi s’inscrit dans cette tendance, qui semble durable à moins d’un retournement sur les taux d’intérêt que je ne vois pas absolument pas pour le moment.
Sanofi lève 3 Mds€ par émission obligataire
Le laboratoire pharmaceutique a annoncé avoir levé 3 milliards d’euros via une émission obligataire. Il y a trois tranches dans cette opération, comme souvent avec les grandes entreprises. La tranche échéance 2027 de 1,15 milliard d’euros offre un rendement de 0,5% tandis que les tranches sur 2020 et 2022 sont à rendement nuls.
Cela veut dire tout simplement que Sanofi payera en coupons 5,7 millions d’euros par an pour une émission de 3 milliards d’euros…
Des conditions de financement incroyables qui permettent d’avoir du crédit quasi gratuit. Et croyez-moi, la majorité des entreprises du CAC 40, sauf avec une situation financière assez dégradée, ont ce type de conditions assez incroyables.
Pour les banquiers d’affaires, ce n’est pas une bonne nouvelle dans la mesure où les levées de fonds génèrent de belles commissions. On gagne évidemment beaucoup plus sur le montage d’une augmentation de capital que sur une levée de dette.
Mais il reste un motif d’optimisme pour nos amis banquiers car l’argent levé par les entreprises peuvent et va servir à des opérations de croissance externe sur lesquelles il peut y avoir des commissions assez intéressantes. De sorte que les intermédiaires se rattrapent avec cependant des opérations qui demandent beaucoup plus de travail qu’une simple augmentation de capital.
Ne croyez pas, par exemple, que le rapprochement entre Technip et FMC avec Rothschild et Cie comme banquier conseil s’est fait en une nuit. Il faut des mois et des mois de travail avant de sortir une opération de Fusacq, pour employer un acronyme de fusions acquisitions. Reste à espérer donc que ces opérations reprennent et que les sociétés ne vont pas, autre possibilité, utiliser leur cash pour racheter leurs propres titres.
Les entreprises américaines sont friandes de ce genre d’opération, contrairement à la France sauf pour les small et mid caps, qui parfois font des OPRA portant sur 15% à 20% de leur capital. Mais elles veulent souvent, dans ce cas de figure, envoyer un signal fort aux investisseurs, leur démontrant l’attractivité de leur titre.