Les fluctuations récentes du CAC40 sont assez piégeuses. Il faut dire que les incertitudes politiques ne manquent pas, entre les soubresauts autour du Brexit (avec une Theresa May qui est parvenue à s’accorder avec Bruxelles avant d’être lâchée par plusieurs ministres) et le regain de tensions entre la Chine et les Etats-Unis.
A ce sujet, le très sérieux Financial Times évoquait jeudi dernier un gel des droits de douane américains sur les produits chinois, assertion démentie quelques heures plus tard par le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross. Et si Donald Trump a fait part de son optimisme le lendemain en vue de sa rencontre avec Xi Jinping à la fin de mois, le déroulement du sommet de l’APEC le week-end dernier est venu rappeler, si besoin était, que le différend sino-américain relève de questions de fond.
Au niveau des marchés, il a découlé de cette situation une très nette indécision, avec un CAC qui ne sait pas trop où aller entre 5 000 et 5 100 points. En intraday, un petit canal descendant se forme (visible en bleu clair) :
Et si un certain nombre de contrepieds ont été observés hors séance, avec plusieurs attaques du gap des 5 000 points sur le future, elles n’ont pas été suivies de véritables relais.
Pour autant, dans la logique de ce je vous disais jeudi dernier, je crois que nous sommes plus dans une zone d’achat qu’autre chose en base journalière. Avec des réactions intéressantes dans la zone de gap de la fin octobre, à ceci près – et cela fait évidemment toute la différence – que les aléas politiques et corporate (les déboires de Carlos Ghosn en sont la manifestation la plus récente) entretiennent la lourdeur.
▶ Technicolor risque de poursuivre sa descente aux enfers
Dans ce contexte, je vais revenir ici sur deux petites « situations spéciales ».
En milieu de semaine dernière, je vous parlais du pétrole et vous faisais part de mon anticipation d’un rebond avec la réunion de préparation de l’OPEP du week-end précédent (les 10 et 11 novembre). Si l’Arabie saoudite avait répondu favorablement à mes attentes en annonçant une baisse de la production), le président américain avait ensuite mis à mal mon scénario de rebond avec l’un de ces tweets dont il a le secret le lundi 12 en soirée.
Si je fais référence à cela, c’est parce que le même type de séquence vient de se produire sur Technicolor (FR0010918292-TCH). A deux reprises depuis le début du mois, j’avais recommandé à mes abonnés l’achat du titre. La dernière pas plus tard que vendredi matin, avec le sentiment que « quelque chose guette sur le dossier ».
De fait, nos confrères de Reuters ont évoqué ce jour-là après Bourse plusieurs évolutions capitalistiques (notamment concernant le pôle Maison connectée), ce qui allait dans le sens de mon ressenti. Reste que le scénario de sortie haussière que j’envisageais n’a pas suivi…
Maintenant, et comme avec la chute du pétrole mardi dernier, je ne suis pas mécontent d’être parvenu à moduler mon money management (avec in fine un trade « flat ») étant donné le plongeon du titre hier (-16,3%), titre encore très malmené ce mardi matin.
D’autant qu’une grande prudence demeure face à l’incapacité de Technicolor à sortir de son range (visible en bleu clair + flèche noire) :
Car étant donné le resserrement des bandes de Bollinger (indicateur de volatilité) qui découle du range horizontal en place depuis l’été, la sortie de cette zone pourrait bien être impulsive.
Par ailleurs, le nouveau rejet en « avalement baissier » (ouverture au plus haut, clôture au plus bas) n’est vraiment pas le meilleur des signaux. Surtout qu’il intervient juste au-dessous du seuil psychologique des 1 €, dont les probabilités de cassure vont crescendo…
Wall Street chute et entraîne le CAC40 sous les 5 000 points