Nous pourrions disserter sur les chiffres US du jour (chômage et PIB américain) mais nous serions bien en peine de justifier le « sell-off » qui survient en cette veille de fin de mois de juillet, les marchés nous ayant habitué depuis mars à terminer les échéances calendaires en fanfare.
Wall Street subit en fait le contrecoup d’un tweet de Donald Trump évoquant un report des élections pour cause de risque de fraude.
Celle-là, on ne l’avait jamais faite aux électeurs américains.
Si le risque est réel, alors c’est d’une gravité absolue : une puissance étrangère tente probablement de fausser les résultats.
Si cette menace est fictive, c’est d’une gravité absolue également : cela signifie que Donald Trump est aux abois et prêt à tout tenter pour se maintenir au pouvoir (les USA ne sont pas la Chine ou la Russie !). Et ce malgré le fait que le président américain n’a pas constitutionnellement la possibilité de décaler des élections, pouvoir qui appartient au Congrès.
Du côté des chiffres, pour l’anecdote donc, d’après la première estimation du département du Commerce, le PIB US est ressorti en chute de 32,9% en rythme annuel au deuxième trimestre 2020 (après une baisse de 5% au premier)… et c’est moins sévère que le consensus ne l’attendait (contraction de près de 35%).
Par ailleurs, l‘indice de prix PCE (« panier de la ménagère ») pointe du côté déflationniste : il a chuté de 1,9% au deuxième trimestre, après une hausse de 1,3% au premier trimestre.
En données « core » (hors alimentation et énergie), l’inflation s’est contracté de 1,6% à -1,1% d’un trimestre sur l’autre.
Petit comparatif du chômage USA/Europe
Si l’on compare les deux rives de l’Atlantique pour les chiffres du chômage récemment publiés, on note une déception relative dans les deux cas.
Le département américain du Travail américain a comptabilisé 1 434 000 nouveaux inscrits aux allocations chômage la semaine dernière, après 1 422 000 la semaine précédente (contre 1 416 000 en estimation initiale).
La décrue du chômage est donc enrayée depuis trois semaines aux Etats-Unis (la moyenne mobile sur quatre semaines remonte de 6 500 pour atteindre 1 368 500), mais elle l’est également en zone Euro.
Le taux de chômage s’est ainsi établi à 7,8%, en légère hausse par rapport aux 7,7% enregistrés en mai, selon les chiffres publiés par Eurostat.
L’institut estime par ailleurs qu’en juin, 15,023 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 12,685 millions dans la zone euro, soit une hausse de 281 000 dans l’UE et de 203 000 dans l’Eurozone par rapport au mois de mai.