Wall Street pourrait aujourd’hui effacer dès l’ouverture ses gains de la veille, alors que les indices US avaient inscrit d’un même élan un florilège de records absolus jeudi soir.
La correction boursière qui s’amorce est directement imputable à l’ordre donné par Donald Trump d’éliminer le général Qassem Soleimani, le chef de la force Al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution iraniens. Une élimination qui a pris la forme d’une frappe de drone, comme s’il était un simple « émir » autoproclamé d’un califat terroriste en Afghanistan ou au Maghreb subsaharien.
Même mode opératoire, et même justification: le « narratif » repris par les chancelleries alliées (notamment allemande) est que le général Qassem Soleimani est responsable de la mort de soldats américains en Irak et au Proche-Orient et qu’il était à la manoeuvre derrière les émeutes qui se sont déroulées fin 2019 devant l’ambassade américaine à Baghdad, entraînant une riposte des marines pour sécuriser le périmètre (ce qui est théoriquement du ressort du gouvernement légal irakien).
Washington tente de justifier l’élimination par une frappe militaire d’un haut dignitaire iranien en invoquant des « provocations » et des « menaces » contre la présence américaine en Irak.
S’imagine-t-on Trump commanditer pour les même motifs de « menace contre la stabilité de la région » l’élimination d’un général turc commandant l’invasion du Kurdistan syrien (avec le renfort de soldats transfuges de l’Etat islamique) ou d’un général nord-coréen soupçonné de superviser le prochain tir nucléaire ordonné par Kim Jong-Un (lequel vient de décréter la fin du moratoire sur les essais nucléaires) ?
Ou imaginez seulement qu’un général américain basé en Irak ait été tué par un tir de drone iranien, sur ordre direct d’Ali Khamenei au prétexte que les troupes américaines ont causé des centaines de milliers de morts (et non quelques dizaines) en Irak depuis 2002 ?
Quelle serait la riposte des Etats-Unis et de quelle légitimité serait créditée la frappe iranienne ?
Cette initiative de Trump introduit un dangereux précédent dans la diplomatie internationale. Jusqu’à présent, les Etats-Unis se contentaient de geler les avoirs d’une liste de personnes désignées comme « ennemies » (dignitaires du régime en Chine, Russie, Iran, Corée du Nord, Venezuela…), les éliminations physiques étant réservées à des chefs de guerre d’entités non reconnues par l’ONU (Al Qaeda, ISIS, Tahrir Al-Sham…).
Il semble difficile d’imaginer que cette escalade n’aura pas de conséquences – éventuellement militaires – en Irak et dans le golfe Persique. Trump vient d’introduire le concept du « tout est permis » si l’adversaire est jugé plus faible ou ostracisé par les Etats-Unis.
La question est donc : à qui le tour ?
Trump vient d’ouvrir une nouvelle boite (noire) de Pandore et le champs des possibles s’avère vertigineux… dans le plus mauvais sens du terme.
Les marchés ne vont pas aimer… mais pour l’heure, ils restent encore soutenus par les achats techniques de début d’année fiscale.
1 commentaire
Dans l’historique de la production de Shale Oil US on peut reconnaître des cycles de 5 années.
La prochaine cycle commence maintenant. Les attentes vont de -20% à +20%, néanmoins
pour 2020 on attende un »plateau »-et même une baisse de 10%. …mais les fraies ne feront
pas de « plateau ».
L’indice Baker de nombre de forage en activité de vendredi donne 670 point de production,
au début de l’année il y avait 850. Une forage donne son max de production pendant 60 jours,
et se réduit de 70% en un ans. Ce qui fait que cet industrie est purement financier.
Flux de crédit ininterrompu sinon Death.
Le crédit dépende du prévision des prix.
Si le président Trump pourrait trouver une combine pour assurer un support de prix durable
pour 2020, la production pétrole US serra rassuré/assuré pour ce cycle de 5 années, créerait
la possibilité pour une deuxième cycle .
Que rapporte le présence des troupes US en Iraq /Syrie ?
Iran comme grande puissance régionale faible, ou est la difficulté ?
Guerre limité entre la Turquie et l’Union Européen autour de Chypre , et alors ?
Little Brother et les Sauds, complètement en sens inverse de l’Humanité un peu plus nues ?
Monsieur président Trump allez y !