Constatant avec une profonde anxiété le creusement des déficits aux Etats-Unis depuis neuf mois, Donald Trump décide de geler toute hausse de salaires pour les fonctionnaires (l’inflation a été officiellement mesurée à 2,3% en août), à l’exception des forces armées.
Les fonctionnaires américains sont donc stigmatisés pour leur coût exorbitant dans le budget fédéral… Mais « en même temps », les recettes fiscales perçues sur les entreprises américaines – dont les profits sont au plus haut de l’histoire – viennent de tomber (réforme fiscale oblige) en deçà des niveaux de 1995, alors que le total des profits soumis à l’impôt étaient trois fois moins élevé qu’en 2018.
Elu par les pauvres pour les riches
Le cadeau fiscal à 1 000 Mds$ consenti aux 1% les plus riches et surtout aux 0,01% d’ultrariches sera donc financé par les salariés du secteur public appartenant aux « 99% ».
Curieusement, les dernières enquêtes d’opinion à deux mois des élections de « midterm » continuent d’attester d’un soutien encore prononcé des classes moyennes / inférieures et des électeurs « naturels » (les hommes blancs n’ayant pas fait d’études supérieures l’approuvent à 55%, indique un récent sondage) de Donald Trump à sa politique furieusement anti-sociale, inégalitaire et xénophobe.
Il faut croire que le déferlement de tweets stigmatisant la Chine, l’Europe, la Turquie, le Mexique, le Canada, la justice, la presse, la télé, le FBI, les services secrets, Google, Amazon… compense psychologiquement la propension de Trump à faire les poches aux citoyens/contribuables les moins favorisés et les moins à même de faire entendre leur voix auprès des élus du Congrès.
Tant que Donald Trump traite les chinois de « voleurs », son électorat lui pardonne de voler aux plus pauvres (eux-mêmes) pour donner aux plus riches (les milliardaires pour lesquels il se démène).
Donald Trump prend de nouveau pour cible les valeurs européennes… et menace de quitter l’OMC !