Chers lecteurs,
Par-delà des rendez-vous macroéconomiques que nous aurions tort de négliger et dont Mathieu Lebrun vous parle dans son article du jour, les résultats des entreprises continuent d’être la préoccupation première des investisseurs.
Ces derniers retiennent leur souffle avant la publication des comptes semestriels d’Apple (US0378331005-AAPL), peut-être encore plus attendus que d’ordinaire dans un contexte de doutes grandissants concernant la valorisation des valeurs technologiques et quelques jours après l’effondrement retentissant de l’action Facebook.
A Paris, les investisseurs attendent notamment les résultats des géants bancaires BNP Paribas (demain), Société Générale, Natixis (jeudi) et Crédit Agricole (vendredi), sans oublier ADP, ArcelorMittal, Bic, EDF, Fnac Darty ou encore Veolia Environnement.
Pour l’heure, ils saluent ceux de Vivendi (FR0000127771-VIV), dont l’action s’adjuge 5,33% à 22,5€ peu après 10h30 pour signer la plus forte progression du CAC40. Le groupe diversifié a notamment enregistré une hausse de 58,5% de son bénéfice opérationnel courant en données publiées (c’est-à-dire en intégrant Havas), bénéfice opérationnel courant qui a par ailleurs crû de 23,5 pour UMG et de 28,4% pour Canal +, ainsi qu’une progression de 31,6% de son Ebita en organique à 542 M€, contre 504 M€ anticipé par le consensus.
Outre cette progression marquée de la rentabilité, Vivendi a vu son chiffre d’affaires augmenter de 18,3% par rapport aux six premiers mois de 2017 à 6,46 Mds€ (+4% à périmètre et changes constants) et a reconduit ses objectifs annuels, en particulier un Ebita avant charges de restructuration de près de 450 M€.
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▶ Des annonces stratégiques bien accueillies
Bolloré est en effet entré en négociation exclusive avec la société espagnole Grupo Planeta pour le rachat de l’intégralité du capital de l’éditeur français Editis, lequel a dégagé l’an passé 750 M€ de revenus ainsi qu’un Ebit récurrent de l’ordre de 60 M€. La valorisation d’entreprise retenue est ici de 900 M€.
Très attendu sur le dossier UMG, véritable machine à cash, Vivendi a indiqué se refuser à une introduction en Bourse, un processus jugé trop complexe. La société est en revanche disposée à céder jusqu’à la moitié du capital de la maison de disques à un ou plusieurs partenaires stratégiques, une opération qui devrait être lancée durant l’automne et qui pourrait s’étaler sur 18 mois.
« Elle permettra d’extérioriser la valeur de cet actif. Quant à l’acquisition relutive d’Editis, elle entre parfaitement dans la stratégie de créer un groupe intégré de contenus et de médias », estime Invest Securities, qui a relevé son opinion sur Vivendi de « neutre » à « achat » ainsi que son objectif de cours de 22,5 à 25,3€.
Son enthousiasme est manifestement partagé par les opérateurs et le titre affiche désormais un bilan très légèrement positif depuis le début de l’année. Je serais cependant prudent à la lecture des ratios, que je trouve tout de même élevés (PER de 29 et VE/Ebit de 21)…
Bonne séance à tous,
Guillaume