Wall Street, taux, Forex : Deux accès de démence cybernétiques en quelques heures.
La gestion totalement automatisée des transactions financières, le panurgisme informatique, viennent de franchir un nouveau cap de l’absurde en quelques heures jeudi soir.
Le plus époustouflant, c’est que deux types d’excès historiques ont été commis en quelques heures aux deux extrêmes du spectre de ce que sont devenus les marchés financiers.
De 17h45 à 22h, Wall Street a été placé sous une camisole algorithmique qui s’avère la plus serrée jamais observée depuis 40 ans (0,08% de volatilité uniforme sur les 3 principaux indices durant plus de 4 heures, ce qui constitue un record historique en matière de stagnation).
Ce cas de figure témoigne de la prise de contrôle total du marché par une coalition d’opérateurs (les « obligés de la FED ») agissant de concert pour écraser la volatilité et cherchant tous à obtenir que le niveau de clôture soit globalement égal à zéro à la veille de la publication du « NFP » (rapport mensuel sur l’emploi).
Ce n’est plus un marché, c’est un jeu électronique où une dizaine d’opérateurs « systémiques » font manifestement équipe pour écraser la concurrence et s’assurer une maîtrise totale du marché.
Et malgré tout, la situation finit par leur échapper et c’est alors – toujours avec la même touchante unanimité – que nous assistons à un déchaînement de panurgisme et de démence cybernétique, avec des « algos » en mode « comme un seul homme », sévissant tous dans le même sens, sans la moindre connexion avec la réalité.
Oui c’est ainsi qu’à quelques heures d’intervalle, nous avons assisté à la congélation – façon azote liquide – de Wall Street puis à un flash krach sur la livre sterling (vers minuit) qui s’est effondrée en quelques secondes de 1,262/$ vers 1,179/$, soit une désintégration de -6,5% qui représente l’évaporation de plusieurs centaines de milliards de PIB britannique et de valeur des actifs boursiers et obligataires.
En quelques secondes, la France est repassée devant le Royaume-Uni en terme de PIB… et le pire, c’est que personne ne sait vraiment ce qui en est à l’origine (la Livre est repassée en quelques minutes au-dessus des 1,20 mais à mis ensuite plusieurs heures pour remonter vers 1,24$).
S’agit-il d’un « gros doigt », d’un « bug » informatique, d’une manipulation délibérée, tout est possible… et tout est vertigineux de débilité !