Jean-Claude Trichet, le prédécesseur ultra-orthodoxe de Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), estime que cette dernière mène une politique largement assez accommodante compte tenu du niveau de croissance actuelle, même si des signes de faiblesse de l’activité se manifestent ici et là.
BCE : Le Père Noël ne prendra pas l’hélico.
La situation n’est certainement pas assez grave ou critique pour recourir à la « monnaie hélicoptère ».
Monsieur Trichet est convaincu que les membres de la BCE en ont débattu, même s’il a affirmé le contraire il y a 15 jours : le style de communication adopté à ce sujet équivaut à une fermeture de porte probablement définitive.
S’il apparaissait nécessaire d’envisager une sorte de « distribution directe de pouvoir d’achat au profit de la population », cela soulève plusieurs questions, et notamment, comment le faire sur une base égalitaire.
Et à, partir du moment ou il s’agit d’une injection d’argent public, ce serait aux gouvernements de décider quoi en faire, qui en faire bénéficier, et aux parlements de trancher.
Ce n’est pas le rôle de la Banque centrale de mettre en oeuvre des stratégies qui impactent la vie démocratique.
Mais où se situe la frontière ? Quand la BCE menace de ne plus refinancer la Grèce et la contraint à s’agenouiller devant ses créanciers, n’a-t-elle pas joué un rôle qui interfère avec les choix démocratiques ?
Elle a joué à maintes reprises un rôle punitif de Père Fouettard qui lui a valu une certaine impopularité, alors pourquoi refuser d’endosser le rôle si gratifiant de Père Noël ?
Parce qu’elle sait que ça va mal se terminer, que c’est imminent et que la BCE ne doit surtout plus se faire remarquer avant que ça craque ?