Le très surprenant monde des biotechs
Il n’est jamais facile d’évaluer une biotech… Est-elle largement surévaluée ? Et donc à l’aube d’un important plongeon, si les perspectives attendues par les opérateurs ne se confirment pas ? Ou, au contraire, s’agit-il d’une de ces futures pépites en croissance ? À moins d’être un expert du secteur, et de regarder de très près l’innovation qu’elle tente de commercialiser, il est loin d’être aisé de trancher.
Cependant, avant de nous lancer dans l’évaluation du potentiel de DBV Technologies (FR0010417345 DBV), il faut garder en tête que, sur le segment des biotechs, rien n’est impossible. Regardez ainsi l’évolution de Sartorius Stedim (FR0000053266 DIM), une entreprise comparable à DBV Technologies, elle aussi entrée dans le SBF 120 en septembre dernier. La capitalisation boursière de Sartorius a tout simplement été multipliée par trois en seulement un peu plus d’un an ! On ne peut donc présager de rien sur ce secteur…
Un potentiel rebond en perspective…
Mais revenons au cas de DBV Technologies. De quoi parle-t-on ? Cette biotech est surtout connue pour ses patchs contre l’allergie à l’arachide. Particulièrement répandue sur le sol américain, et encore sans traitement à ce jour, une solution directe à cette allergie, via ses patchs pourrait rapporter gros. D’où l’engouement des opérateurs pour cette société.
Un tel engouement peut évidemment paraître étonnant à ce stade, mais c’est précisément cela le « quotidien » des biotechs : le marché achète des perspectives plus que des chiffres d’affaires.
En effet, à ce stade, sur le plan fondamental, les pertes restent récurrentes. Ainsi, sur le premier semestre 2015, la société avait par exemple affiché une perte nette de 14,5 M€, en creusement par rapport au résultat déficitaire de 11,8 M€ un an plus tôt. Malgré cela, la plupart des courtiers restent majoritairement acheteurs du dossier. Jugez plutôt : Gilbert Dupont vise les 80 € tandis que Bryan Garnier cible les 83 €.
Les investisseurs anticipent donc bel et bien la mise sur le marché du fameux traitementpar les patchs Viaskin, mais pas seulement : la valorisation actuelle intègre aussi une part « capitalistique ».Plus précisément : son caractère « opéable ». En effet, certains laboratoires pharmaceutiques pourraient voir dans la société un relai de croissance certain et une bonne opportunité de croissance externe. On notera d’ailleurs à ce sujet que depuis juillet, le fonds Baker Bros Advisors (l’un des principaux actionnaires) n’a cessé de se renforcer pour désormais détenir environ 15% du capital…
Cela étant dit, voyons où en est la valeur, sur le plan technique désormais.
Comme on le voit sur le graphique journalier ci-dessous, le titre évolue dans une très forte tendance haussière.
On notera ainsi la présence d’une belle oblique ascendante de moyen terme en place depuis l’été 2014 (visible en noir, les points de contact étant indiqués par les flèches vertes).
À plus court terme, le titre consolide depuis le mois de juillet dans une figure de réflexion en drapeau descendant (visible en pointillés).
Or cette phase actuelle pourrait bien arriver à son terme. En effet, avec des indicateurs techniques qui commencent à retourner à la hausse, une sortie par le haut de la figure relancerait la dynamique haussière. On viserait alors un retour sur les récents plus hauts au-dessus des 80 € (projection de Fibonacci de 100% de l’amplitude du drapeau reportée depuis le point de sortie).
En extension, et à plus longue échéance, envisager une extension vers de nouveaux records boursiers n’aurait même rien d’illégitime…