J’avoue, la hausse de Peugeot d’hier, de 1,46% avec une volatilité en séance de près de +10% à contrecourant du CAC 40 (qui perdait 2%) et sur fond de pétrole en chute libre sous 31$… j’y ai cru !
Peut-être que 7% de hausse, au bout d’une heure de cotations, pour saluer un retour aux bénéfices que beaucoup anticipaient (+1,2 Mds€) c’était un peu excessif… Mais de là à anticiper un repli de -2,5% trois heures plus tard, c’était aller très loin dans la prédiction contrarienne !
Nous avons beau savoir qu’avec de bons algos, on peut fracasser indifféremment les acheteurs et les vendeurs à quelques heures d’intervalle (voir les articles de Gilles sur la manière dont fonctionnent les agos ici et ici) comment expliquer un écart de quasiment 10% à la baisse en ligne droite entre 14,67€ (à 10h du matin) et 13,37€ (plancher testé à 13h30) avant une remontée à +1,5% au final ?
Peugeot revient dans la course
Le constructeur automobile a incontestablement dépassé tous les objectifs de son plan « back into the race » en 2015, notamment en triplant son résultat opérationnel courant, au-delà de toutes les attentes. Le groupe a généré au passage 3,8 Mds€ de free cash flow, et ambitionne de l’augmenter encore en 2016 en abaissant son point mort sur ses différents modèles grâce à des partenariats stratégiques avec d’autres firmes automobiles comme l’Indien Tata ou Fiat Chrysler.
Peugeot fabrique déjà des moteurs diesels pour BMW, diverses pièces pour Volkswagen (sa filiale Faurecia est un gros fournisseur de VW)… et l’avenir est au développement de véhicules partageant le maximum d’équipements communs de façon à bénéficier d’économies d’échelles.
Bien sûr, Bentley ne montera pas des boites de vitesses Fiat sur ses roadsters de luxe, et même si les moteurs Renault ont fait leur preuve depuis des années sur les circuits en F1 ou ceux de Citroën en rallye, Volkswagen ne les montera pas sur ses Bugatti Veyron.
Mais en dehors de ces quelques contre-exemples inhérents aux questions de prestige qui font le charme de l’ultra-luxe, cela fait longtemps que les constructeurs de berlines familiales font leur marché chez leurs concurrents quand cela peut doper la rentabilité.
Et d’autres bonnes nouvelles se profilent du côté de l’Iran, qui fut longtemps le premier marché à l’export pour PSA avec 500 000 véhicules assemblés par la firme perse Khodro : les exportations vont reprendre après versement d’un dédommagement pour cause de Boycott de l’Iran exigé General Motors en 2013.
C’est ce qui rend crédible le rétablissement d’un dividende par PSA à partir de l’exercice 2017.
La question que je me pose est donc :
Comment, après une telle succession de bonnes nouvelles, Peugeot a-t-il pu basculer dans le rouge ?
Peut-être bien parce que les grosses mains vendent tout ce qui monte, tout ce qui leur permet d’extraire de la plus-value dans un marché portes de saloon, typique d’un marché baissier…
Des commentateurs auront alors beau jeu d’expliquer que la remontée de Peugeot vers 15€ constitue l’occasion rêvée pour l’Etat de revendre une partie de sa participation (14% du capital) mais c’était déjà vrai hier, et plus encore de fin mai à mi-août 2015 quand Peugeot caracolait au-dessus de 19€.
Donc si un titre comme Peugeot échappe de peu à une clôture dans le rouge après avoir bluffé une majorité d’investisseurs par ses excellents résultats et perspectives, cela signifie qu’aucun titre, même au top des anticipations, ne peut espérer prendre de l’altitude dans le contexte actuel. Comme nous le disions précédemment, c’est un marché piégé. Car si rien ne peut monter, à l’inverse, en cas de déception, même partielle, c’est une nouvelle mine boursière qui explose sous les pas de l’actionnaire… et la publication des trimestriels se transforme en roulette russe pour les entreprises cotées !
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