Je vous écris ce nouvel article depuis le pied de la montagne Sainte-Victoire, ce qui ne manque pas de sel au surlendemain de la victoire de l’équipe de France en Coupe du monde.
Même si le soleil provençal n’incite guère à la productivité, ne nous laissons pas bercer par le chant des cigales et regardons aujourd’hui un indicateur créé par le journal The Economist, l’indice Big Mac.
Cet indicateur utilise la méthode de la parité du pouvoir d’achat PPP (« Purchasing Power Parity »), qui consiste à définir l’équilibre entre deux devises qui permette d’acheter un même panier de biens.
En comparant le prix d’un Big Mac à travers le monde avec les valeurs immédiates des paires de devises, nous pouvons en déduire un potentiel différentiel de valorisation.
En effet, les prix des devises à court terme sont impactés par la notion de risque et d’anticipation de politique monétaire. A long terme, on peut cependant considérer que les prix de ces monnaies varieront toutes pour tendre vers l’équilibre de la PPP.
Que nous dit l’indice aujourd’hui ? D’abord que seules les devises suédoises et suisses ont résisté à la pression du dollar américain.
Ensuite qu’un Big Mac coûterait en moyenne 4,04€ en zone euro et 5,51$ aux Etats-Unis. Le taux de change implicite serait donc de 0,73, soit un euro-dollar à… 1,36$. Le taux actuel étant de 1,17$, la sous-valorisation atteint environ 14%.
Bref, l’euro serait sous-estimé et, en toute logique, une tendance au rebond devrait se mettre en place… Sauf que…
▶ La zone euro a un problème avec la création de richesses
Devant les réactions hostiles de certains économistes, une nouvelle version de l’indice a cependant été créée, prenant cette fois en compte le PIB par habitant avec pour objectif de refléter et d’ajuster les données en fonction de la « richesse » du consommateur et du coût de la main-d’œuvre.
Moyennant quoi, le prix d’un Big Mac sera forcément moins important dans un pays pauvre (avec des coûts salariaux moins élevés) que dans un pays dit « riche ». De facto, l’indice ajusté répond mieux à ces contraintes et permet une autre lecture à court terme.
A la lecture de cette infographie, on constate que le Brésil et la Colombie ont des devises largement survalorisées une fois le PIB/habitant intégré. Le miracle des émergents apparaît soudainement beaucoup plus contestable…
Le message pour la zone euro n’est cependant pas plus réjouissant puisque l’euro serait surévalué de 5% à l’heure qu’il est en tenant compte de ce paramètre, soit un EURUSD à 1,11$.
La zone euro a clairement un problème avec la création de richesse.
Last but not least, on apprenait en fin de semaine que le positionnement des traders sur les contrats en dollars touchait un nouveau record, illustrant la puissante dynamique donnée par la politique monétaire de la FED.
Pour conclure, je vous recommande de ne pas trop anticiper de rebond puissant de l’EURUSD, mais plutôt de privilégier des ventes tant que la résistance des 1,21/1,215$ n’aura pas été cassée.
En attendant, je retourne écouter les cigales…
A bientôt !
Jérôme
Avez-vous déjà marché sur un Lego ? Voici ce qui se passe vraiment sur les indices…
1 commentaire
Moi cigale, je vois plutôt gd saut pour 1.19