Par Pierre Havez
Depuis le début de l’année, les deux grandes chaînes privées de télévision française, M6 (FR0000053225) et TF1 (FR0000054900) se livrent une véritable guerre des prix publicitaires.
En cause, la baisse des moyens et l’attentisme des annonceurs en période de vache maigre, mais aussi la concurrence accrue en provenance des nouvelles chaînes de la TNT.
Qui gagnera le match ?
_____________________Pour vous aider dans vos investissements______________________
Cette fois-ci, nous y sommes presque !
La semaine prochaine se tiendra notre conférence A la recherche du rendement perdu : les inscriptions seront définitivement closes ce vendredi 17 mai à minuit.
Pour être des nôtres, n’attendez plus : tous les détails sont ici, réservez vite votre place !
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•TF1, mauvais joueur, perd des couleurs
La première chaîne privée hertzienne, privatisée en 1987, a dénoncé, par la voix de son PDG, Nonce Paolini, la « guerre féroce des prix » menée par M6.
Dans un entretien au Figaro, le dirigeant a carrément accusé son concurrent d’être en partie responsable de ses mauvais résultats trimestriels.
Outre « la forte pression des annonceurs », il a ainsi mis en cause la baisse des prix des spots publicitaires et les « offres promotionnelles comparables aux chaînes de la TNT » de M6. Conséquence : une chute de près de 50% des revenus publicitaires de TF1 en un an !
Le groupe qui contrôle également les chaînes thématiques Eurosport, LCI, Odyssée, ou TF6 (codétenue avec… M6 !) a ainsi subi un nouveau recul de 10% de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2013 à 628,6 millions d’euros, s’accompagnant d’une perte nette de 6,3 millions d’euros.
Les comptes de TF1 sont ainsi passés dans le rouge pour la première fois depuis le premier trimestre 2009 ! Et cette perte a obligé la direction à réduire son objectif annuel de chiffre d’affaires à 2,5 milliards d’euros…
La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre : le cabinet d’étude Gilbert Dupont a immédiatement dégradé son opinion sur la valeur de « acheter » à « accumuler » et révisé son objectif de cours de 11 à 9,3 euros.
Un très mauvais signal pour les investisseurs.
Depuis le début de l’année, le titre de TF1 s’effondre de 11,42% à 7,87 euros à la clôture du 14 mai, poursuivant la lente agonie qui l’a fait sombrer de 36,74% depuis trois ans. Il est temps de zapper !
•M6, dans le vert, monte, monte et monte
La chaîne lancée en 1986 semble bien mieux résister à la crise que sa concurrente, comme le prouvent les résultats de son premier trimestre 2013.
Certes, son chiffre d’affaires recule de 1,8% sur un an à 348,8 millions d’euros, mais M6 Métropole TV, également propriétaire des chaînes TF6 donc, mais aussi de Téva, W9 ou encore Paris Première, a réussi, semble-t-il, à limiter la baisse de ses revenus publicitaires, en repli de 3,9% seulement. Comment ? Grâce à des campagnes commerciales « flash » à des prix très bas, sur le modèle des petites chaînes de la TNT.
Ces offres promotionnelles à destination des annonceurs publicitaires ont permis à M6 de regagner des parts de marché publicitaire, au grand dam de TF1 notamment, qui a dû revoir à la baisse ses tarifs…
Contrairement à TF1, M6 a continué à engranger des profits au premier trimestre de l’exercice. Au 31 mars 2013, son résultat opérationnel courant consolidé s’est ainsi élevé à 59,6 millions d’euros.
Ce chiffre représente une légère baisse de 2,7 millions par rapport au premier trimestre 2012, mais permet néanmoins au groupe dirigé par Nicolas de Tavernost d’améliorer sa profitabilité, hors investissements dans la chaine familiale 6ter (prononcez « Sister ») sur le canal 22 de la TNT.
Mieux, la trésorerie nette de M6-Metropole TV se renfloue de 76,6 millions d’euros par rapport au 31 décembre 2012 pour un solde net de 394,1 millions d’euros à la fin mars.
En Bourse, cette solidité convainc la grande majorité des investisseurs. Depuis le 1er janvier 2013, le titre bondit de 14,35% à 13,55 euros à la clôture du 14 mai 2013.
Depuis six mois, c’est même l’euphorie avec un envol de 23,35% de la valeur. La suite du programme… après la pub !
•Canal+, en clair
Si vous cherchez malgré tout une alternative aux chaînes hertziennes, vous pouvez toujours vous tournez vers le groupe Canal Plus (FR0000125460), propriétaire à 49% de la chaîne payante et de ses chaînes thématiques Canal+ Sport, Canal+ Cinéma et Canal+ Décalé notamment.
Le groupe exploite également la chaîne d’information en clair I>Télé et les chaînes de la TNT D8 et D17.
Dans le marasme économique du secteur des medias, le groupe bénéficie du dynamisme de son actionnaire à 100%, Vivendi Universal, dont le chiffre d’affaires a crû de 7,6% au premier trimestre 2013.
Les investisseurs restent confiants, comme l’atteste la progression de la valeur depuis le 1er janvier, de 6,46% à 5,27 euros, à la clôture du 14 mai 2013, soit une hausse de 25,48% depuis un an. La chaîne à péage séduit toujours.