Ceux qui espéraient que les mesures protectionnistes de Donald Trump allaient servir les intérêts financiers des constructeurs automobiles américains ont de quoi faire grise mine.
L’action General Motors (US37045V1008-GM) lâche en effet 7,91% après un peu moins d’une heure et demi de cotation à Wall Street à la suite d’un abaissement des prévisions de bénéfices pour l’exercice en cours.
Le géant de Detroit a certes fait état avant séance de comptes grosso modo conformes aux attentes au titre du deuxième trimestre de son exercice (le bénéfice par action [BPA] ajusté et le chiffre d’affaires se sont établis à respectivement 1,81$ et 36,8Mds$, contre respectivement 1,78$ et 37 Mds$ anticipés par les analystes), mais la hausse des prix de l’acier et de l’aluminium résultant de l’augmentation des droits de douane instaurée par Donald Trump l’a conduit à revoir ses prétentions substantiellement à la baisse en matière de rentabilité.
« GM » vise maintenant un BPA ajusté de 6$ à fin 2018, contre de 6,3 à 6,6$ escompté auparavant.
Harley-Davidson aussi souffre de l’« America First »
Un coup de rabot significatif alors que les coûts du groupe ont grimpé de 300 M$ en rythme annuel au deuxième trimestre. La facture devrait même dépasser 1Md$ sur l’année, en intégrant également l’impact défavorable des devises argentine et brésilienne.
Matériaux essentiels à la construction d’un véhicule, l’acier et l’aluminium ont été ciblés par la Maison-Blanche en mars dernier. Quatre mois plus tard, les investisseurs commencent visiblement à prendre la mesure des effets pervers du patriotisme industriel que Donald Trump brandit comme un étendard.
Harley-Davidson, qui a menacé de délocaliser une partie supplémentaire de sa production le mois dernier, s’était attiré les foudres présidentielles. Le chef de l’exécutif américain pourrait désormais s’attirer celles de General Motors et d’autres géants de la cote, alors que plusieurs médias ont fait état de manœuvres en coulisses de la part notamment d’Alcoa et d’Amazon pour rendre la pilule un peu plus digeste…
Les valeurs automobiles européennes malmenées en Bourse après l’offensive de Trump