Sopra Steria (FR0000050809 SOP) a plongé de 20% vers 138,6€, dès les premiers échanges ce vendredi matin, effaçant tous ses gains de l’année 2018, ainsi que ceux accumulés depuis le 11 août 2017 (voir graphique à gauche).
Le secteur des SSII se transforme en véritable champ de mines avec des désintégrations de cours surprises, largement amplifiés par l’absence de liquidité : les « algos », programmés comme de véritables clones, achetant et vendant les mêmes titres au même moment, à la vitesse de la lumière et avec encore plus d’agressivité quand les supports se dérobent.
Aveuglement algorithmique
Lundi, c’était son concurrent Atos (ATO – FR0000051732) qui plongeait en quelques minutes de 127 vers 112,5€… et ce n’était pas une « première » puisque le 13 juillet, c’était Altran (ALT – FR0000034639) qui se désintégrait de -30% (suite au gonflement artificiel du chiffre d’affaire dans une filiale américaine rachetée en début d’année).
Chacun de ses titres a plongé pour des motifs qui lui sont propres : Sopra Steria subit une érosion de sa marge de 7,5 vers 6,6%, c’est une déception certes, mais de là à subir sa plus lourde chute depuis l’éclatement de la bulle des « dot.com » en 2002, c’est la preuve de l’aveuglement algorithmique (ventes-stop avec effet « domino »), et plus profondément, d’un marché sans épaisseur où la contrepartie se volatilise systématiquement dès qu’un « directionnel » émerge.
C’est la négation même d’un marché : dans ces conditions, les gains n’existent que virtuellement et tant que tant que personne n’éprouve le besoin de les matérialiser.